L’essor actuel de la pédagogie Montessori dans le monde interroge le chercheur sur la compréhension de ce phénomène. Au-delà des ouvrages de Maria Montessori elle-même et des ouvrages hagiographiques, les recherches sur cette pédagogie à la renommée internationale nous manquent pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants de la situation actuelle. Notre contribution a donc pour objectif initial une meilleure connaissance historique de cette pédagogie, élément incontournable de l’histoire de la nébuleuse de l’éducation nouvelle, à partir d'une analyse socio-historique de la pédagogie Montessori qui est un point aveugle de la recherche.

Cette contribution propose d'esquisser une réflexion à partir du corpus des écrits de Maria Montessori et des archives de différents réseaux montessoriens, dont celui des jardinières d'enfants de l'entre deux guerres en France, pour nous permettre de mieux comprendre cette pédagogie et l'intérêt qu'elle suscite.

En lien direct avec la problématique du colloque, nous voudrions établir les axes d’un discours qui prône une révolution copernicienne et une éducation émancipatrice. La démarche socio-historique de la recherche nous conduira, à partir de l’étude des pratiques pédagogiques de ce courant mais aussi des prises de position de Maria Montessori, à questionner cette pédagogie au prisme de la question de l’émancipation. Ne peut-on parler d’une « rénovation conservatrice » pour celle qui a semblé se satisfaire de la réforme Gentile de 1922 ? Comment comprendre son appartenance à la mouvance théosophique ? Comment analyser « l’élitisme »  actuel des écoles Montessori ?

Autant de questions qui doivent nous permettre de participer à une meilleure connaissance de l’histoire de l’éducation nouvelle et de nos systèmes éducatifs.