Eventos Académicos, 39 ISCHE. Educación y emancipación

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Ni réformistes, ni progressistes ? Petite généalogie de l’ouvrage L’Ecole capitaliste en France (1971)
Xavier Riondet

Última modificación: 2017-07-17

Resumen


Comprendre la position réformiste ou la position progressiste en éducation, c’est comprendre ce qu’elles ne recouvrent pas. A cet égard, il n’est pas inintéressant de se pencher sur l’ouvrage de Christian Baudelot (1938- ) et Roger Establet (1938- ) intitulé L’Ecole capitaliste en France (1971) en restituant le contexte intellectuel, politique et éditorial de cet ouvrage qui connut un certain retentissement dans les milieux pédagogiques et universitaires. Cet ouvrage prolongeait et complétait de manière plus empirique les travaux théoriques de Louis Althusser (1918-1990) sur les Appareils Idéologiques d’Etat et la question de la contribution de l’Ecole, l’AIE central, à la reproduction des rapports sociaux de production capitalistes. Les propos des auteurs se distinguaient par une attaque véhémente contre les réformistes, en particulier les partisans du Plan Langevin-Wallon, et l’idéologie progressiste. Cet ouvrage est également à resituer dans la conjoncture du Parti Communiste Français, puisque cet ouvrage est finalement publié chez Maspero et non aux éditions du Parti, Les Editions Sociales, dans un contexte où Cogniot et d’autres sont encore omniprésents et influents.

A cette occasion, nous souhaiterions saisir la complexité des contextes en jeu en abordant les coulisses de cette publication. Annoncé dans un manuscrit d’Althusser (publié plus tard sous le titre Sur la reproduction) sous la dénomination « Ecoles » (Althusser, 1995, n.57, p.114), il devait s’agir initialement d’un projet collectif mené par le Groupe Spinoza, composé de membres du PCF, de maoïstes, et de membres du PSU, dont notamment Etienne Balibar (1942- ), Renée Balibar (1915-1998), Pierre Macherey (1938- ) et Michel Tort. Groupe fondé en 1967, le travail de ce séminaire sur l’Ecole fut publié, mais finalement co-signé par Baudelot et Establet, « pour des raisons de divergence politique », d’après Althusser (1992/2013, p.399).

A travers cette plongée dans cette production, l’enjeu est de contribuer à une meilleure cartographie des pensées réformistes et progressistes et de leurs vis-à-vis, des controverses et des lignes de fracture qui caractérisent les pensées en éducation à l’époque de la démocratisation scolaire.